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Article RL du 2 mai 2011
Philippe Jernasz court en forêt avec son fils de 22 ans et s’entraîne à l’Acsa. Aussi important que la prothèse elle-même, « le soutien de mon épouse et mes trois enfants », dit-il. Photo Thierry SANCHIS.
En 1982, Philippe Jernasz est victime d’un accident de voiture. Il a 18 ans. Lui qui faisait au moins dix heures de sports hebdomadaires, conjuguant la natation, le vélo et le football (au SO Merlebach et au FC Horwald notamment), se retrouve lourdement handicapé. Et multiplie les opérations. Une vingtaine en tout. Rapidement, il contracte un staphylocoque doré. En mars 2008, c’est l’amputation, en dessous du genou droit.
Pendant toutes ces années, le Naborien garde un contact avec le sport. « De 1990 à 1998, je coachais les jeunes de Huchet. Puis je me suis occupé du basket à l’association Culture et loisirs de 2005 à 2008. » Pas de place pour le misérabilisme quand il évoque son handicap. Juste le souvenir de moments plus pénibles : « Je travaillais aux houillères et suis parti en retraite anticipée en 2004. Là, il y a vraiment eu un manque. »
Mais l’homme va revivre à nouveau. Et ce dès juin 2009 : « Je me suis mis à l’athlétisme, avec une prothèse adaptée, une lame en fibre de carbone ». La technique n’est toutefois pas venue d’un coup : « D’un côté, on a les sensations au niveau du pied, et de l’autre au niveau du genou : ce n’est pas évident. En fait, il faut beaucoup se rassurer au début, prendre confiance. »
L’autre souci est insoluble : « Pour la prothèse de course comme la prothèse normale, dès qu’il fait chaud ça crée des irritations : la cuisse est maintenue à la prothèse par une gaine en silicone. »
À mettre au compte des désagréments, il y a aussi cet inconvénient : « Au bout de 40 minutes de course, ça tapote dans la jambe et il faut recaler le dispositif. »
Et pourtant. Pourtant Philippe Jernasz s’offre une vraie seconde vie de sportif, progressant de façon fulgurante. En juin dernier, il participe aux foulées du Zang et parcourt les 5,8 km en 36 minutes : « Aujourd’hui, je le ferais en à peine 30 minutes car j’ai acquis de l’assurance et je connais mieux les réactions de ma lame. Je pense que d’ici un an je maîtriserai parfaitement son fonctionnement. »
C’est aussi lors des foulées du Zang que le président du club d’athlétisme naborien l’a repéré. « Marcel Schmidt m’a proposé de prendre une licence à l’Acsa. Depuis, je m’entraîne deux fois par semaine au stade. »
Dans l’enceinte sportive, le regard des autres athlètes ne le choque pas : « Les sportifs ont été étonnés au début. Mais ils me regardent plus comme un athlète parmi d’autres. »
C’est surtout chez monsieur Tout-le-monde que naît la gêne : « Quand je cours en forêt, les yeux se baissent, les regards deviennent particuliers. Et quand je m’éloigne, ils se retournent pour regarder. Je crois qu’ils ne savent pas comment se comporter. En revanche, je croise aussi des gens qui m’applaudissent spontanément quand je passe à côté d’eux ! ».
Philippe Jernasz laisse les regards curieux dans son sillage et court vers un objectif : participer à un meeting handisport, « en 2012 ou 2013 ».
Vincent TRIMBOUR
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